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Tribulations d'un écrivain en devenir.
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Tribulations d'un écrivain en devenir.
Tribulations d'un écrivain en devenir.
  • Le blog de Denis DANIELS Auteur, écrivain, scénariste? Rien de tout cela encore, mais bientôt! L'aventure difficile d'une première publication à travers mes écrits, mes chroniques, mes pensées, mes coups de cœur et de gueule.
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22 juillet 2014

La petite fille et le robot.

La petite fille commençait de nouveau à s’ennuyer. Pourtant ce n’est pas les jouets qui lui manquaient, sa chambre en était presque obstruée. Au milieu de cet encombrement de poupées, peluches et jeux en bois, elle sautait distraitement sur son lit, faisant sauter les dentelles de sa jolie robe rose au même rythme que ses nattes blondes. Elle se regardait dans le grand miroir recouvrant l’entièreté du mur en face d’elle tout en réfléchissant à une excuse pour le faire venir. D’un coup elle s’arrêta et descendit de son lit de princesse. Elle avait pris une décision, c’était l’heure du thé ! Mais il n’était pas question qu’elle le prenne seule. Elle se dirigea vers la grande porte bleue, seule ouverture de la pièce vers le monde extérieur. Elle appuya sur la sonnette avec insistance et entreprit de sortir son service à dinette de son armoire à jouets. Elle voulait que tout soit en place avant qu’il n’arrive. Bien entendu elle disposa l’entièreté de son service, ne voulant laisser aucune tasse fleurie ou cuillère en plastique au placard. Sa petite table rose était bien remplie. Elle plaça plusieurs petites chaises tout autour et laissa un grand espace vide pour lui. Elle mit ses invités à leur place : Lila sa poupée préférée à sa droite et Anémone, sa marionnette de bois, à sa gauche. Elle était fière d’avoir appris à différencier sa gauche de sa droite et ne manquait pas une occasion de s’en servir. Tout était fin prêt quand la porte s’ouvrit. Un robot humanoïde grand de deux mètres entra. Son corps était entièrement fait d’un métal terne et brunâtre. Ses yeux était deux lampes d’un bleu glaciale qui n’émettaient ni clignotement, ni aucune autre variation d’intensité lumineuse, fixes comme la mort. Un sourire était grossièrement peint en blanc sur son visage ce qui lui donnait, avec sa longue blouse blanche trop grande pour lui, un air comique.

- Bonjour petite fille, tu m’as appelé ? Sa voix était froide, sans intonation et bien-entendu métallique. Il observa la pièce rapidement en analysant la situation.

- Bonjour papa ! C’est l’heure du thé, tu en veux une tasse ?

- Tu sais très bien que je ne bois pas, je suis un robot.

- Je sais mais fait semblaaaaant, s’il te plaiiiiiiiiiiît.

- Très bien petite fille, répondit-il calmement, mais pas de pleurs.

Elle hocha vivement la tête avec un grand sourire, contente d’être parvenue à ses fins. Le robot pris place. Ce n’était pas la première fois qu’il devait se plier à cet étrange rituel afin de satisfaire l’humaine. Malgré cela, il n’arrivait toujours pas à assimiler l’intérêt de ce jeu. Il n’arrivait même pas à assimiler le concept de jeu à proprement parlé. Mais une fois de plus il se plia aux règles de l’enfant, pour le bien de sa tâche.

La fillette entrepris consciencieusement de verser son breuvage imaginaire dans les tasses de ses invités. Comme à son habitude, elle se mit à faire à conversations à ses jouets, imaginant leurs réponses pour la plupart. Le robot observait avec attention. Quand vint son tour, il demanda du lait et du sucre, à la grande satisfaction de son hôte.

- Petite fille, tu es contente quand je joue avec toi ? demanda le robot, profitant d’une interruption dans le babillage de la petite.

- Ho non papa, tu ne vas pas recommencer avec toutes tes questions bizarres ! Rétorqua-t-elle, furieuse et décidée. Pour accompagner ses paroles elle fit la moue et mis ses poings sur ses hanches. Le robot savait très bien que cette posture était un geste de défi tout autant qu’une mise en garde.

- Très bien j’arrête. Je ne voudrais pas que tu éprouves de la …colère contre moi, répondit le robot.

- Je ne suis pas fâchée. Tu veux des biscuits avec ton thé ?

Elle avait de nouveau un grand sourire aux lèvres. Le robot calcula une demi-seconde.

- Non merci, je n’aime pas tes biscuits, je ne les trouve pas bons.

La petite fut stupéfaite. Sa mine changea complètement, de même que son ton.

- Hé mais méchant, pourquoi tu dis ça ?

- Parce qu’ils ne sont pas bons. Le robot pencha lentement sa tête au-dessus de la petite assiette vide où étaient censés se trouver les friandises.

- Beurk ! En plus ils ne sentent pas bons, ajouta-t-il, au grand damne de son hôtesse.

Son petit menton se mit à trembler. Ses grands yeux s’embuèrent de larmes. Le robot l’observait avec attention. Premiers petits hoquets…et finalement les pleurs et les cris.

- Tu es méchant avec moiiiii ! En plus, tu viens jamais quand je t’appèèèèèle ! Vilainnnnnnnnnnnnn !

Le robot se relava, donnant un nouvel élan aux pleurs de la petite. Il n’arrivait plus à comprendre qu’un mot ou l’autre entre ses sanglots. Arrivé à la porte, la fillette hurla dans une ultime tentative « Reeeeeeeeste papaaaaaaaa ». Il se retourna lentement et lui dit, aussi froidement qu’à son habitude, un dernier et ultime « non ». Etrangement ses calculs se tournèrent vers le sourire peint en blanc sur sa face. Il sortit et referma une dernière fois la porte derrière lui. Le calme terne et métallique des installations était de retour. La procédure voulait qu’il se rende directement au centre d’observation pour faire son compte-rendu de la « visite ».

Le centre d’observation était un immense dôme métallique en plein milieu du complexe. A l’intérieur, le sol et les murs étaient entièrement recouverts de câbles de transmission de toutes les dimensions et de toutes les couleurs. Au centre de cet épicentre, se trouvait le robot mère, responsable des recherches, maître des lieux et directement en contact avec le grand conseil.

Le robot mère avait dû refuser de prendre une forme humanoïde pour l’intérêt de sa mission. Son corps était un grand cylindre relié à l’entière des câbles. D’énormes bras métalliques sortaient de ci, de là, du sol et des murs. S’étaient ses bras, du moins c’est lui qui les contrôlait. Le dôme était son corps, le complexe sa maison. Sa voix et ses yeux, quant à eux, étaient partout et nulle part.

Le robot eu l’autorisation de rentrer. Un câble vint se connecter à l’arrière de son crâne et commença à télécharger la vidéo de sa « visite ». Au bout de quelques secondes il se décrocha, et retourna rejoindre la masse synthétique recouvrant le sol. La voix de « mère » se fit entendre.

- Vos conclusions ?

- Vous pouvez incinérer le sujet trente-huit, je n’ai plus rien à apprendre de celle-là. Et préparez-moi un autre clone, du moins si le conseil estime nécessaire de poursuivre ses recherches.

 

A suivre…

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