Mon livre (suite) : la réécriture.

L'étape de la réécriture fut longue et fastidieuse.

Quand on écrit un livre, on donne beaucoup de sa personne, au point d'imprégner son texte d'un peu de soi, d'un peu de son état d'esprit du moment. C'est là que fut la vraie difficulté. Pour modifier mon livre, tout en conservant une certaine cohérence, il fallait que je replonge un an en arrière, que je regoûte à l'atmosphère du passé à travers mon manuscrit devenu poussiéreux. Pas évident quand on est passé à autre chose. Plusieurs nouvelles étaient en projet, mon deuxième roman bien entamé, mais je mis tout de côté pour forcer mon flash-back littéraire. Après plusieurs relectures approfondies, quelques nuits blanches et une catharsis émotionnelle aux limites de ma virilité, j'avais retrouvé l'ambiance globale du roman. 

La deuxième difficulté de la réécriture, fut de correspondre aux attentes de l'éditeur. Dans mon cas, s'était d'un côté très précis : sur 18 chapitres, seuls les trois derniers devaient être changés. Les changer comment? En mieux! Pour le reste, s'était à moi de savoir. C'était la partie moins précise du truc. Bien entendu nous en avons longuement discuté, des voies ont été ouvertes et des perches tendues, mais je restais seul maitre du fond et de la forme de mes futures modifications. Je réécrivis donc une nouvelle fin à mon roman, aiguillé mais non éclairé. Après une inspection complète par le comité de lecture de la maison d'édition, la nouvelle version de mon livre ne convainc pas. Encore deux mois dans la vue... La deuxième version n'eut pas plus de succès. 4 mois... Et finalement, après 6 mois à retravailler mon roman, et je n'ose imaginer combien de relectures imposées, j'avais le feu vert. J'étais édité !

Une leçon à tirer de cette étape? 

La première, c'est l'importance de coucher ses projets sur papier. Comme je l'ai dit, quand j'ai commencé à réécrire mon livre, j'avais plusieurs projets en cours. Le fait de les avoir notés m'a permis de m'y replonger assez facilement entre les différentes réécritures (compter environ 1 mois à chaque passage au comité de lecture).

La deuxième leçon? Patience, persévérance et encore patience. Pour conclure, je citerai d'ailleurs un grand philosophe asiatique : "A force de patience et de saindoux, l'éléphant nique le poux".