...bonjour?

Bonjour. Je me présente, je m’appelle Denis DANIELS. Je…

Putain non, c’est de la merde. On dirait que je vais me mettre à chanter une ballade des années quatre-vingt.

« Tribulations d’un écrivain en devenir ». En plus, avec un titre prétentieux comme ça, j’ai plus qu’intérêt à assurer un minimum. La pression. Et puis écrivain…mais jamais publié. Donc en gros, je suis autant écrivain que tous les pélots qui ont réussi à terminer leurs cours élémentaires.

Bon c’est vrai, j’écris beaucoup plus que la plupart des gens. Combien de personnes peuvent se vanter d’avoir presque terminé un livre ? Pas beaucoup bien entendu! A mon avis, mais beaucoup diront le contraire, je ne suis pas vraiment sûr qu’on dépasse le million… Mais combien de personnes peuvent se vanter d’avoir commencé… une minute je fais le compte… cinq livres sans jamais en terminer un seul ? Là certainement beaucoup moins d’un million. La réponse exacte est : une belle brochette de couillons.

Bon là c’est sûr, si je parle de ça dans mon message d’accueil, ça ne va pas faire très accrocheur. Je devrais peut-être parler de mon livre presque fini. Mon petit bébé.

Non. Trop tôt. Je ne suis pas encore prêt à livrer mon bébé tout nu à une multitude de regards étrangers. Mais l’accouchement est pour bientôt.

Ha oui ! Il ne faut pas que j’oublie de dire mon âge, trente-quatre ans. Et il faut que j’explique pourquoi c’est maintenant que je me lance, ou du moins que j’essaie de me lancer professionnellement dans l’écriture. Je vais devoir ressortir mon couplet « le milieu dans lequel j’ai grandi, vouloir devenir écrivain était aussi saugrenu que de vouloir devenir rock star, astronaute, ou champion du monde de bilboquet ».

Et puis non, de la merde aussi. Ça fait trop Cosette. Je n’ai pas grandi dans le ghetto non plus. Je viens d’un milieu ouvrier mais j’ai eu une enfance très heureuse. De toute façon ça c’est trop personnel, je ne veux pas parler de ma famille. Si j’ai choisis DANIELS comme nom d’artiste, c’est pour pas qu’on les emmerde justement.

Gavage.

Bon reprenons, je dois dire que j’ai trente-quatre ans, que je vais bientôt terminer mon premier livre, que mon but c’est de le faire éditer et surtout, de pouvoir vivre de l’écriture.

Horreur, j’allais oublier le principal. Le blog. Faut-il que j’explique aussi que j’ai créé ce blog pour partager ma plume et mes expériences dans ce difficile parcours initiatique de la publication d’un premier ouvrage ? Mais ce n’est pas le but d’un blog ? J’avoue que je n’y connais pas grand-chose. Autant ne rien dire. Et puis « Tribulations d’un écrivain en devenir » c’est peut-être prétentieux, mais ça a le mérite d’être explicite. En tout cas c’est clair je vais en baver. D’après mes renseignements il n’y a pas beaucoup d’écrivains qui ne vivent que de ça. Du moins, dans notre partie du monde. On pourrait même dire qu’il n’y a que quelques gros requins qui mangent tout, et plein de petits harengs comme moi qui essaient de grappiller quelques miettes. Et parfois il y a même un petit hareng qui arrive à assez grossir pour se faire une place au soleil. Mais par chez moi on a toujours préféré les rollmops à la soupe d’aileron de requin de toute manière. Peu importe.

Alors quoi ? Denis DANIELS, trente-quatre ans, écrivain en devenir ?

Oui. Ça c’est bien. Quoi qu’à la limite, mon âge, je n’en vois pas trop l’intérêt.

Peut-être pour terminer, un petit mot pour remercier les gens qui me lisent ? Une jolie petite formule littéraire du genre : « hier un inconnu, aujourd’hui mon lecteur… » ? Non et puis merde, je suis un mâle dominant du vingtième siècle emplit d’ardeurs, de bières et de testostérone. Je ne vais pas commencer à balancer des « merci  » comme une miss France qui viendrait d’être couronnée.

Allez ! Cette fois c’est décidé ! Mon premier message de présentation sera :

« Denis DANIELS, écrivain en devenir. » 

Et merde pour le point d’interrogation !